28/09/2010

Les tourelles de Laffitte Teston, Pacherenc du Vic-Bilh, 2008

Il y aurait beaucoup à dire sur la région et sur les vins liquoreux, mais aujourd’hui j’aimerais vous parler des seconds vins. Qu’est ce ? Sont-ils de bonnes affaires ?

Beaucoup de producteurs choisissent leurs meilleurs fûts ou leurs meilleures parcelles afin de créer une cuvée de qualité supérieure. « Prestige », « Réserve »… etc. sont quelques-uns un des noms donnés à ce type de cuvées. Cependant, certains producteurs font le raisonnement inverse et décident de « déclasser » une partie des jus jugés de qualité insuffisante pour entrer dans le « grand vin » et qui constitueront un « second vin ». Le raisonnement peut être poussé plus loin dans les premiers grands crus bordelais qui n’hésitent pas à produire un troisième voire un quatrième vin. Ces vins contiennent donc les vins issus des jeunes vignes, des terroirs un peu moins qualitatifs ou des terroirs ayant dans les conditions spécifiques du millésime donné un résultat moins satisfaisant. Ils sont généralement vendus sous un nom ou avec une étiquette rappelant le château ou le domaine dont ils sont issus, mais sans se prévaloir des mêmes mentions de qualité (comme le classement de 1855 pour Bordeaux ou une AOC pour le Rhône). L’intérêt de ces vins est donc de goûter au travail de bons domaines pour une fraction du prix de leur grande cuvée avec le raisonnement suivant : « Mieux vaux le second vin d’un vigneron qui travaille bien que le premier vin d’un vigneron qui travaille mal ». Si le raisonnement pouvait être tenu il y à 10 ou 20 ans, deux facteurs se combinent pour diminuer l’attractivité des seconds vins :
Tout d’abord, d’énormes progrès techniques ont été faits sur l’ensemble des propriétés, de telle façon qu’il existe aujourd’hui des centaines de vignerons produisant de bons vins et que les vins véritablement mauvais sont de plus en plus rares. Ensuite, l’augmentation faramineuse des prix des seconds vins à Bordeaux, place certains à des niveaux de prix indécents. Les seconds vins sont donc aujourd’hui rarement de bonnes affaires, car l’acheteur paye forcement la « marque » du 1er vin, il y a heureusement des exceptions.


La robe est de couleur paille, plutôt claire pour un liquoreux.
Le nez est délicat, légèrement fermentataire, sur des notes de poire, et de fleurs blanches.
La bouche présente une sucrosité moyenne* de belles notes de fruit de la passion, d’épice et de thé. La persistance est fine, sur les notes épicées, l’ensemble a beaucoup de fraîcheur.

Ce type de vin sucré sans lourdeur est très agréable à l’apéritif pour les amateurs. Si vous souhaitez l’accompagner d’un plat, optez pour un dessert pas trop riche en sucre. Une mousse ou un gâteau de fruits exotiques (passion, mangue ou ananas) serait parfait.

Prix : 8,07€ chez Auchan

*Pour les liquoreux, on utilise les raisins les plus riches en sucres afin de produire les 1er vins, les seconds sont donc plus légers.

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